De fortes craintes pour les emplois
L’économie risque d’être durement touchée par ces fermetures et ce n’est pas de gaieté de cœur que le Conseil d’Etat a pris ces décisions. Olivier Curty, directeur de l’Economie et de l’emploi, fait le point.
Quel sera l’impact des mesures annoncées mardi sur l’économie?
Il sera terrible. Les entreprises que nous venons de fermer ont déjà été touchées par le premier lock-down. Certaines ont bien travaillé durant l’été, mais d’autres n’ont pas eu cette chance. Nous les fermons de nouveau pour au moins un mois. C’est ce stop and go qui n’est pas du tout apprécié. Je crains le pire pour le maintien de l’emploi, en tout cas dans les secteurs concernés.
Le Conseil d’Etat a-t-il envisagé de fermer les commerces? Pourquoi n’a-t-il pas fait ce choix?
Nous avions une variante avec une proposition maxi, qui impliquait un lock-down quasiment identique à celui de ce printemps. Cela a été discuté. Mais il est évident que cela aurait eu des retombées économiques trop importantes, sans peut-être produire l’effet sanitaire espéré. Nous avons pris des mesures qui, nous l’espérons, auront un impact réel, tout en impliquant les conséquences économiques les moins dures. Nous essayons de trouver cet équilibre.
Quelle aide peuvent espérer les entreprises qui doivent fermer?
Il existe déjà des soutiens, en particulier les RHT (réductions de l’horaire de travail) et les APG (allocations pour perte de gain). Nous sommes aussi à bout touchant sur les mesures concernant les cas de rigueur. Finalement, notre plan de relance doit être mis en place. Mais je pense qu’il ne fait aucun doute, au sein du Conseil d’Etat, qu’un soutien spécifique pour les entreprises que nous venons de fermer doit être envisagé.
Lors de la première vague, les annonces de soutien sont intervenues très rapidement. On a l’impression, peut-être fausse, qu’elles tardent un peu plus à arriver cette fois.
Bien au contraire, je pense que le canton de Fribourg est assez précurseur. L’ordonnance fédérale sur les cas de rigueur n’est pas encore en consultation et nous sommes quasiment prêts avec la nôtre. Nos actions doivent quand même être coordonnées. Nous sommes un des premiers cantons, si ce n’est le premier, à avoir fait un plan de relance. Dans deux semaines, nous allons soumettre toutes les ordonnances au Conseil d’Etat. Nous venons de prendre une décision, dont je n’avais pas encore connaissance lundi matin, et nous avons déjà eu une première séance, il y a quelques minutes, pour parler des éventuelles possibilités de soutien financier. Nous sommes plutôt rapides en comparaison à beaucoup d’autres cantons.
DM