«L’annonce de fermeture des commerces dits non essentiels est inattendue», confie Olivier Curty, directeur de l’Economie et de l’emploi, rassuré en revanche par l’assouplissement des critères pour les cas de rigueur. «Le cercle des bénéficiaires va être élargi.»
Combien de demandes vous attendez-vous à recevoir?
C’est à ce stade impossible à estimer. Mais avec les commerces «non essentiels», nous nous attendons à plusieurs milliers de demandes.
Une nouvelle structure logistique devra-t-elle être mise en place?
Compte tenu de la suppression de l’exigence de 40% liée au chiffre d’affaires pour les établissements fermés durant plus de quarante jours, nous pourrons utiliser les structures des mesures existantes, mais avec une procédure simplifiée. La réallocation des équipes traitant les diverses mesures cantonales sera nécessaire.
Fribourg prévoyait 15 mio de francs pour les cas de rigueur. De combien l’enveloppe va-t-elle s’épaissir?
Avec l’apport de la Confédération, nous comptons sur 50 millions de francs au moins, en tout.
Ne sous-estimez-vous pas la détresse économique dans le canton?
Le Conseil d’Etat dans son ensemble en a une conscience aiguë. Avec toute mon équipe, je me bats au quotidien pour déployer les mesures d’aide les plus efficaces possibles dans un contexte très volatil. Je vois les chiffres du chômage, je parle avec les gens touchés par les restrictions sanitaires, je lis leurs courriers, je parle aux responsables des organisations faîtières et j’essaie de tout faire pour éviter que cette crise sanitaire et économique ne débouche sur une crise sociale.
La population a pourtant l’impression que les aides n’arrivent pas…
Nous avons déployé près de 20 mesures d’aide aujourd’hui, sans compter les 25 mesures du plan de relance. Des milliers d’entreprises ont déjà pu être aidées efficacement depuis le début de la crise. Cette pandémie nous place dans une situation extraordinairement complexe. Car la situation change justement en permanence en fonction de l’évolution de la pandémie et des décisions de la Confédération. Dès qu’une mesure déploie ses effets, nous découvrons des groupes qui passent à travers les mailles du filet et nous essayons de trouver aussi vite que possible de nouvelles solutions pour leur venir en aide. Des dizaines de millions ont déjà été injectés dans l’économie depuis le début de la crise. C’est sans doute toujours insuffisant pour répondre à tous les besoins, mais nous allons poursuivre nos efforts pour préserver nos entreprises et nos emplois.
La question des stations de ski est laissée aux cantons: Fribourg envisage une fermeture?
Les stations de nos Préalpes ont mis en place des plans de protection crédibles et efficaces, validés par les autorités cantonales compétentes. Nous avons pu constater le sérieux avec lequel ils sont appliqués et je reste confiant pour la suite. Il est important que la population puisse tout de même avoir accès à ces activités de plein air. Tant que la situation sanitaire le permet, aucune fermeture ne sera envisagée.
Article de La Gruyère (version pdf)