Article de NICOLAS MARADAN (La liberté)
Hier après-midi, le Grand Conseil fribourgeois a passablement remanié le plan de relance qui lui était soumis par le gouvernement en réponse à la crise du coronavirus. Réaction du conseiller d’Etat Olivier Curty, ministre chargé de l’Economie.
Le Grand Conseil a octroyé des rallonges de plusieurs millions de francs au sport, à la culture, à la gastronomie ou encore au secteur du bois. Votre plan de relance était-il si pingre que ça?
Olivier Curty: Non, je ne pense pas. En pourcentage, cela représente seulement une augmentation des montants de l’ordre de 10%. Cela montre que nos propositions tenaient la route. De plus, le plan de relance n’est qu’un des éléments mis en place dans le cadre de la crise que nous traversons actuellement.
Il faut aussi tenir compte des mesures d’urgence, des mesures en faveur des dirigeants (dont le parlement doit débattre ce matin, ndlr) et des mesures pour les cas de rigueur. Notre action s’inscrit donc dans la continuité.
Mais tout l’argent mis à disposition par le Conseil d’Etat ce printemps durant la phase aiguë de la crise, notamment via un système de prise en charge des baux commerciaux entre les mois de mai et de juillet, n’a pas encore été dépensé…
C’est vrai que nous avons peut-être surestimé les montants mis à disposition. Mais c’était difficile de prévoir l’argent nécessaire, cette mesure n’avait jamais été mise en place auparavant. Et il s’agissait toujours d’estimations. Il n’y a pas eu de crédits spécifiques. Au final, je pense que la prise en charge des baux commerciaux a bien fonctionné.
Nous avons pu donner suite à environ 2200 demandes, pour un montant total de 5 millions de francs. C’est donc un succès, même si : nous avions ini-1 tialement estimé que cela pourrait coûter jusqu’à 20 millions de francs.
Le coronavirus regagne du terrain dans le canton de Fribourg, avec plus de 200 cas pour 100000 habitants au cours des 14 derniers jours. Votre plan de relance, élaboré il y a deux mois, est-il déjà dépassé?
Il n’est pas dépassé, car les mesures que nous proposons ont encore du sens. Mais entretemps, nous avons aussi dû prendre d’autres mesures.
Tous les jours, nous devons prendre de nouvelles mesures. Certaines ont un impact financier, d’autres pas. Mais nous observons en permanence l’évolution de la situation pour voir si nous devons intervenir et comment, que cela soit au niveau de la formation professionnelle ou de l’économie. Nous nous occupons aussi de sociétés au cas par cas, de manière individuelle, au travers de la loi sur la promotion économique.
Il y a deux semaines, le Conseil d’Etat a présenté un budget équilibré pour 2021. Cet équilibre pourra-t-il être maintenu malgré les importantes dépenses supplémentaires décidées hier après midi par le parlement?
Il est encore trop tôt pour le dire. Mais je reste confiant. Il faut relever que tout l’argent prévu par le plan de relance ne sera pas forcément dépensé tout de suite. Il produira ses effets en 2021, mais aussi en 2022. ».